Jean-Claude COLIN

Fondateur de la Société de Marie

Le garçon tranquille du Beaujolais.

Le 7 août 1790 Jean-Claude Colin est né, sereinement inconscient de la révolution qui faisait rage autour de lui. Il allait bientôt devenir orphelin, non par suite de la violence mais de la maladie et du décès prématurés de sa mère et de son père. Jean-Claude n’avait pas encore cinq ans.

Le jeune Jean-Claude jouissait maintenant des soins d’un oncle bienveillant et d’une gouvernante moins agréable. Peu après ils déménagèrent au village voisin de Saint-Bonnet-le-Troncy pour demeurer près de l’église et parmi une communauté de catholiques fervents, dont plusieurs avaient souffert et beaucoup perdu lors de la Révolution. Peut-être que le garçon pourrait devenir leur prêtre.

La vie au séminaire.

À l’âge de quatorze ans, le timide Jean-Claude entra au petit séminaire de Saint-Jodard et plus tard à Alix, espérant passer une vie de prière calme dans un ministère tranquille. Un style de vie discipliné, l’obéissance et la piété lui vinrent facilement.

Bien qu’assailli par de sérieuses maladies et par des doutes concernant son aptitude pour la vie active, Jean-Claude Colin affronta ses études sans difficulté et il était parmi les premiers de classe.

À la fin de l’été de 1813, il partit pour le grand séminaire de Saint-Irénée de Lyon. Il était âgé de vingt-trois ans. Là, il rencontra Jean-Claude Courveille, un séminariste qui parlait d’une rencontre étonnante avec la Vierge. Marie lui avait parlé à la cathédrale du sanctuaire du Puy. Elle souhaitait avoir une société missionnaire portant son nom : Mariste.

Partage de la vision mariste

L’idée se propagea parmi une douzaine de jeunes hommes. Ils formeraient la Société de la Vierge. Ce serait un arbre à plusieurs branches : prêtres, sœurs, frères et laïcs.

Le 22 juillet 1816, quelques diacres de Saint-Irénée furent ordonnés prêtres. Parmi eux, Colin, Courveille et Marcellin Champagnat.

La promesse

Le lendemain, 23 juillet, douze aspirants maristes montèrent la colline de Fourvière surplombant Lyon, à l’ancienne chapelle de la Vierge Marie. Ici, au cours des siècles, des catholiques ont supplié l’intercession de Marie pour leurs rêves d’avenir. Le jeune groupe s’engagea solennellement à établir la société de Marie dès qu’ils le pourraient.

Nouvellement ordonnés, Courveille et Champagnat sont nommés dans différentes paroisses et se retrouvent dispersés dans divers coins du vaste archidiocèse de Lyon. Le toujours timide Jean-Claude Colin fut envoyé dans la paroisse de son frère aîné, l’abbé Pierre Colin, dans le village de Cerdon, juché haut dans les montagnes du Bugey dans le département de l’Ain.

Un chef émerge

Comme les mois passaient, Jean-Claude Colin commença à réfléchir de plus en plus au projet mariste. Les familles des vignerons de Cerdon devinrent son premier troupeau parmi lesquels il pourrait œuvrer selon l’esprit de la Société.

Colin entreprit de rédiger une règle de vie pour les futurs Maristes et il fut vite reconnu par les autres aspirants comme leur chef et celui qui pourrait obtenir l’approbation par l’Église de leur précieux projet.

Les frères Colin invitèrent alors deux jeunes femmes à venir à Cerdon pour débuter la branche des sœurs du projet mariste. L’une d’elles deviendra leur fondatrice : Jeanne-Marie Chavoin.

Entre temps, le père Champagnat établissait la branche des frères dans sa première paroisse, à La Valla. Il a toujours considéré Jean-Claude Colin comme le responsable du projet mariste. Et en fait, les années de Colin à Cerdon ont vu croître en lui un fervent défenseur de la cause mariste.

Les débuts de la Société de Marie et les premières missions maristes

Partageant le rêve mariste avec son évêque, Colin rencontra d’abord une opposition, puis une invitation. Si vous voulez être missionnaires, alors commencez ici dans les villages montagneux du Bugey.

C’est ce que fit le père Colin. Le 29 octobre 1824, se joignit aux frères Colin un autre des douze de Fourvière, Étienne Déclas. Ils allaient former des équipes pour renouveler dans les montagnes du diocèse les paroisses dévastées par la Révolution. Pierre Colin écrivit immédiatement à l’évêque : « Aujourd’hui la petite Société de Marie commence ». Les paroisses isolées du Bugey devinrent ainsi le premier champ de mission des Maristes.

Après cinq hivers de missions dans le Bugey, le groupe mariste fut invité à prendre en charge l’école secondaire du diocèse de Belley et les Maristes s’ouvrirent au monde de l’éducation. Rapidement, le père Colin présenta aux professeurs des directives à la fois fermes et souples qui allaient inspirer des générations d’éducateurs maristes.

Rome

Première visite de Colin à Rome (1833) pour présenter les idées de la Congrégation des Maristes. Colin accepte les missions d’Océanie (1836). Rome approuve la Société de Marie. Colin est élu premier supérieur général de la Société de Marie.

Les professions et le Pacifique – 24 septembre 1836.

Les premières professions des prêtres et des frères de la Société de Marie ont eu lieu dans la chapelle de la Capucinière, maintenant la résidence des Maristes de Belley. À contrecœur, le père Colin accepta de devenir le premier supérieur général de la congrégation mariste.

Immédiatement il commença à préparer un premier groupe de missionnaires pour l’Océanie. Le groupe sera sous l’autorité de Mgr Pompalier, nouvellement sacré vicaire apostolique de l’Océanie occidentale. Parmi le groupe des missionnaires, petit mais enthousiaste, se trouvait le doux père Pierre Chanel, qui deviendrait bientôt le premier martyr du Pacifique.

La Société de Marie en croissance

Dans les années qui suivirent, Jean-Claude Colin a conduit la Société de Marie à travers des années d’une extraordinaire croissance tant en France qu’en Océanie.

Plusieurs évêques demandaient des écoles maristes et des missionnaires dans leurs diocèses et pour le personnel de leurs séminaires et sanctuaires.

Il fallait toujours plus de missionnaires dans le Pacifique. Les vocations pour le jeune groupe apostolique augmentaient à mesure que les Maristes se trouvaient dans un plus grand nombre de ministères, particulièrement auprès des jeunes.

Au cœur de cette croissance se trouvait la personne de Jean-Claude Colin, fondateur et père des Maristes proches ou éloignés.

Et même si son rêve d’une famille à plusieurs branches ne fut jamais approuvé par le Saint-Siège, chaque branche reçut rapidement la reconnaissance de l’Église :

  • Les Frères maristes sous la direction du père Champagnat.
  • Les Sœurs maristes avec Jeanne-Marie Chavoin.

Des groupes de Maristes laïcs émergeaient déjà, et des dizaines d’années plus tard on vit apparaître une nouvelle branche :

  • Les Sœurs missionnaires de la Société de Marie.

En 1854, le père Colin réussit enfin à se départir du gouvernement de la Société de Marie. Il pourrait désormais se retirer pour travailler à la règle mariste et aux constitutions, alors que d’autres assumeraient la charge d’administrer la petite Société.

La Neylière

Il déménagea dans la retraite rurale de La Neylière pour accomplir ce travail, en y sortant à quelques reprises pour prendre part aux chapitres et retraites où il ne manquait pas d’inspirer les Maristes. Les Constitutions qu’il avait si longtemps élaborées furent acceptées par le chapitre général de 1872.

Jean-Claude Colin est décédé à La Neylière le 15 novembre 1875 à l’âge de 85 ans. Sa cause de béatification fut introduite au chapitre général réuni à Lyon en 1893.

Aujourd’hui, ses pas de géant au service de la bien-aimée Société de Marie inspirent des jeunes à travers le monde — ainsi que les Maristes d’aujourd’hui — à poursuivre l’œuvre de Marie : simplement, généreusement et selon son esprit de douceur.

Et ils feront cela en toute partie du monde…

Le garçon tranquille du Beaujolais.

Le 7 août 1790 Jean-Claude Colin est né, sereinement inconscient de la révolution qui faisait rage autour de lui. Il allait bientôt devenir orphelin, non par suite de la violence mais de la maladie et du décès prématurés de sa mère et de son père. JeanClaude n’avait pas encore cinq ans.

Le jeune Jean-Claude jouissait maintenant des soins d’un oncle bienveillant et d’une gouvernante moins agréable. Peu après ils déménagèrent au village voisin de Saint-Bonnet-le-Troncy pour demeurer près de l’église et parmi une communauté de catholiques fervents, dont plusieurs avaient souffert et beaucoup perdu lors de la Révolution. Peut-être que le garçon pourrait devenir leur prêtre.

La vie au séminaire.

À l’âge de quatorze ans, le timide Jean-Claude entra au petit séminaire de Saint-Jodard et plus tard à Alix, espérant passer une vie de prière calme dans un ministère tranquille. Un style de vie discipliné, l’obéissance et la piété lui vinrent facilement.

Bien qu’assailli par de sérieuses maladies et par des doutes concernant son aptitude pour la vie active, Jean-Claude Colin affronta ses études sans difficulté et il était parmi les premiers de classe.

À la fin de l’été de 1813, il partit pour le grand séminaire de Saint-Irénée de Lyon. Il était âgé de vingt-trois ans. Là, il rencontra Jean-Claude Courveille, un séminariste qui parlait d’une rencontre étonnante avec la Vierge. Marie lui avait parlé à la cathédrale du sanctuaire du Puy. Elle souhaitait avoir une société missionnaire portant son nom : Mariste.

Partage de la vision mariste

L’idée se propagea parmi une douzaine de jeunes hommes. Ils formeraient la Société de la Vierge. Ce serait un arbre à plusieurs branches : prêtres, sœurs, frères et laïcs.

Le 22 juillet 1816, quelques diacres de Saint-Irénée furent ordonnés prêtres. Parmi eux, Colin, Courveille et Marcellin Champagnat.

La promesse

Le lendemain, 23 juillet, douze aspirants maristes montèrent la colline de Fourvière surplombant Lyon, à l’ancienne chapelle de la Vierge Marie. Ici, au cours des siècles, des catholiques ont supplié l’intercession de Marie pour leurs rêves d’avenir. Le jeune groupe s’engagea solennellement à établir la société de Marie dès qu’ils le pourraient.

Nouvellement ordonnés, Courveille et Champagnat sont nommés dans différentes paroisses et se retrouvent dispersés dans divers coins du vaste archidiocèse de Lyon. Le toujours timide Jean-Claude Colin fut envoyé dans la paroisse de son frère aîné, l’abbé Pierre Colin, dans le village de Cerdon, juché haut dans les montagnes du Bugey dans le département de l’Ain.

Un chef émerge

Comme les mois passaient, Jean-Claude Colin commença à réfléchir de plus en plus au projet mariste. Les familles des vignerons de Cerdon devinrent son premier troupeau parmi lesquels il pourrait œuvrer selon l’esprit de la Société.

Colin entreprit de rédiger une règle de vie pour les futurs Maristes et il fut vite reconnu par les autres aspirants comme leur chef et celui qui pourrait obtenir l’approbation par l’Église de leur précieux projet.

Les frères Colin invitèrent alors deux jeunes femmes à venir à Cerdon pour débuter la branche des sœurs du projet mariste. L’une d’elles deviendra leur fondatrice : Jeanne-Marie Chavoin.

Entre temps, le père Champagnat établissait la branche des frères dans sa première paroisse, à La Valla. Il a toujours considéré Jean-Claude Colin comme le responsable du projet mariste. Et en fait, les années de Colin à Cerdon ont vu croître en lui un fervent défenseur de la cause mariste.

Les débuts de la Société de Marie et les premières missions maristes

Partageant le rêve mariste avec son évêque, Colin rencontra d’abord une opposition, puis une invitation. Si vous voulez être missionnaires, alors commencez ici dans les villages montagneux du Bugey.

C’est ce que fit le père Colin. Le 29 octobre 1824, se joignit aux frères Colin un autre des douze de Fourvière, Étienne Déclas. Ils allaient former des équipes pour renouveler dans les montagnes du diocèse les paroisses dévastées par la Révolution. Pierre Colin écrivit immédiatement à l’évêque : « Aujourd’hui la petite Société de Marie commence ». Les paroisses isolées du Bugey devinrent ainsi le premier champ de mission des Maristes.

Après cinq hivers de missions dans le Bugey, le groupe mariste fut invité à prendre en charge l’école secondaire du diocèse de Belley et les Maristes s’ouvrirent au monde de l’éducation. Rapidement, le père Colin présenta aux professeurs des directives à la fois fermes et souples qui allaient inspirer des générations d’éducateurs maristes.

Rome

Première visite de Colin à Rome (1833) pour présenter les idées de la Congrégation des Maristes. Colin accepte les missions d’Océanie (1836). Rome approuve la Société de Marie. Colin est élu premier supérieur général de la Société de Marie.

Les professions et le Pacifique, le 24 sept. 1836.

Les premières professions des prêtres et des frères de la Société de Marie ont eu lieu dans la chapelle de la Capucinière, maintenant la résidence des Maristes de Belley. À contrecœur, le père Colin accepta de devenir le premier supérieur général de la congrégation mariste.

Immédiatement il commença à préparer un premier groupe de missionnaires pour l’Océanie. Le groupe sera sous l’autorité de Mgr Pompalier, nouvellement sacré vicaire apostolique de l’Océanie occidentale. Parmi le groupe des missionnaires, petit mais enthousiaste, se trouvait le doux père Pierre Chanel, qui deviendrait bientôt le premier martyr du Pacifique.

La Société de Marie en croissance

Dans les années qui suivirent, Jean-Claude Colin a conduit la Société de Marie à travers des années d’une extraordinaire croissance tant en France qu’en Océanie.

Plusieurs évêques demandaient des écoles maristes et des missionnaires dans leurs diocèses et pour le personnel de leurs séminaires et sanctuaires.

Il fallait toujours plus de missionnaires dans le Pacifique. Les vocations pour le jeune groupe apostolique augmentaient à mesure que les Maristes se trouvaient dans un plus grand nombre de ministères, particulièrement auprès des jeunes.

Au cœur de cette croissance se trouvait la personne de Jean-Claude Colin, fondateur et père des Maristes proches ou éloignés.

Et même si son rêve d’une famille à plusieurs branches ne fut jamais approuvé par le Saint-Siège, chaque branche reçut rapidement la reconnaissance de l’Église :

  • Les Frères maristes sous la direction du père Champagnat.
  • Les Sœurs maristes avec Jeanne-Marie Chavoin.

Des groupes de Maristes laïcs émergeaient déjà, et des dizaines d’années plus tard on vit apparaître une nouvelle branche :

  • Les Sœurs missionnaires de la Société de Marie.

En 1854, le père Colin réussit enfin à se départir du gouvernement de la Société de Marie. Il pourrait désormais se retirer pour travailler à la règle mariste et aux constitutions, alors que d’autres assumeraient la charge d’administrer la petite Société.

La Neylière

Il déménagea dans la retraite rurale de La Neylière pour accomplir ce travail, en y sortant à quelques reprises pour prendre part aux chapitres et retraites où il ne manquait pas d’inspirer les Maristes. Les Constitutions qu’il avait si longtemps élaborées furent acceptées par le chapitre général de 1872.

Jean-Claude Colin est décédé à La Neylière le 15 novembre 1875 à l’âge de 85 ans. Sa cause de béatification fut introduite au chapitre général réuni à Lyon en 1893.

Aujourd’hui, ses pas de géant au service de la bien-aimée Société de Marie inspirent des jeunes à travers le monde — ainsi que les Maristes d’aujourd’hui — à poursuivre l’œuvre de Marie : simplement, généreusement et selon son esprit de douceur.

Et ils feront cela en toute partie du monde…